Publié le 17 novembre 2025 08:42
Faire son propre compost, c’est un geste écologique, économique et gratifiant. Vous réduisez vos déchets de cuisine, enrichissez votre sol naturellement et participez à la vie du jardin. Pourtant, beaucoup hésitent encore, redoutant les odeurs ou les insectes. Rassurez-vous : un compost bien entretenu ne sent pas mauvais et n’attire pas les nuisibles. Tout repose sur l’équilibre et la méthode.
Dans cet article, nous allons vous montrer comment créer un coin compost pratique, propre et sans tracas, même dans un petit jardin ou sur une terrasse. Suivez ces étapes simples pour transformer vos déchets en un véritable or brun, sans désagrément.
Le secret d’un compost réussi commence par son emplacement. Il doit être à la fois accessible et discret.

Placez votre composteur :
À mi-ombre, pour éviter que les déchets ne sèchent trop vite en été ou ne gèlent en hiver.
Sur un sol nu, jamais sur du béton : cela permet aux vers et micro-organismes du sol d’y accéder facilement.
Loin de la maison ou de la terrasse, mais pas trop non plus — vous devez pouvoir y aller régulièrement sans contrainte.
Protégé du vent, pour éviter la dispersion des matières légères et maintenir une bonne humidité.
Si vous habitez en appartement, optez pour un lombricomposteur ou un composteur de balcon. Ils sont conçus pour limiter les odeurs et faciliter l’entretien.
Vous avez plusieurs options :
Le composteur en bois : esthétique, respirant, parfait pour un jardin.
Le composteur en plastique recyclé : léger, pratique et souvent muni d’un couvercle hermétique.
Le compost en tas : économique et simple, à condition d’avoir un coin abrité.
Astuce : si vous fabriquez votre composteur vous-même, veillez à prévoir des ouvertures pour l’aération et un accès facile pour le retournement.
Le compost fonctionne comme une recette de cuisine : tout est question d’équilibre.
Un bon compost ne dégage pas d’odeurs fortes, car il se décompose naturellement et sans fermentation excessive.
On distingue deux types de matières :
Les matières vertes : riches en azote. Exemples : épluchures de fruits et légumes, marc de café, tontes de gazon, fleurs fanées.
Les matières brunes : riches en carbone. Exemples : feuilles mortes, branches broyées, paille, carton non imprimé, sciure de bois.
Pour éviter les mauvaises odeurs, il faut alterner ces deux catégories.
Une bonne proportion est 2/3 de matières brunes pour 1/3 de matières vertes.
Les matières vertes seules fermentent et sentent mauvais.
Les matières brunes seules se décomposent trop lentement.
En les combinant, vous obtenez un compost aéré, équilibré et sans nuisances.
Pour un compost sans tracas :
N’ajoutez jamais : viande, poisson, produits laitiers ou huiles — ils attirent les mouches et dégagent des odeurs.
Évitez les agrumes en excès, trop acides pour les micro-organismes.
Coupez les gros morceaux : plus c’est petit, plus ça se décompose vite.
Gardez le compost humide mais pas trempé : il doit ressembler à une éponge essorée.
Astuce : si votre compost commence à sentir, ajoutez immédiatement des matières brunes (feuilles, carton, copeaux). L’odeur disparaîtra rapidement.
Un compost bien entretenu ne demande que quelques minutes par semaine, mais ces gestes sont essentiels.
L’air est indispensable à la décomposition. Sans oxygène, les déchets fermentent au lieu de se composter, d’où les odeurs.
Retournez votre compost toutes les 2 à 3 semaines avec une fourche ou un aérateur.
Cela répartit l’humidité, réactive la décomposition et empêche la formation de zones compactes.

Un compost trop sec ne se dégrade pas, un compost trop humide sent mauvais.
Vérifiez-le en pressant une poignée de matière :
Si de l’eau s’écoule, ajoutez du brun (feuilles, carton).
Si c’est sec, ajoutez un peu d’eau ou des déchets verts.
En période de pluie, couvrez votre compost d’un couvercle ou d’une bâche respirante.
En été, arrosez légèrement de temps à autre.
Votre compost est mûr quand :
La matière est sombre, homogène, et sent la terre de forêt.
Les morceaux initiaux sont devenus méconnaissables.
Les vers et insectes ont disparu naturellement.
Comptez 6 à 9 mois en moyenne pour un compost prêt à l’emploi.
Utilisez-le ensuite pour enrichir vos massifs, potagers ou jardinières.
Astuce : si vous avez plusieurs bacs, alternez les remplissages. Pendant qu’un compost mûrit, vous pouvez remplir le suivant.
En bref, créer un coin compost sans odeurs ni tracas, c’est avant tout une question d’équilibre et de régularité.
En respectant les bons gestes — choix de l’emplacement, équilibre des matières, aération — vous obtiendrez un compost naturel, propre et efficace.
Ce petit effort vous permettra non seulement de réduire vos déchets mais aussi de nourrir votre jardin durablement, tout en observant le cycle de la nature à l’œuvre.
Alors, à vos fourches et à vos seaux à compost : votre jardin, vos plantes et la planète vous remercieront !
Par : La rédaction de Jardinier du dimanche